TA participative

Au sein des Académies suisses des sciences a+, TA-SWISS est responsable des évaluations participatives des choix technologiques. Dans certains pays européens, les projets participatifs sont un élément central du conseil politique sur les questions scientifiques et techniques. Ils accordent une place aux opinions, évaluations et craintes d’un public non organisé mais qui s’informe, et lui attribuent un rôle consultatif dans le débat social sur les nouvelles technologies. Les résultats des procédures participatives sont ainsi mis à disposition des responsables politiques, notamment sous la forme de « recommandations citoyennes ».

Outre les études d’experts portant sur des développements technologiques spécifiques, diverses procédures participatives ouvertes au public forment les instruments standard de TA-SWISS depuis de nombreuses années. À cet égard, la Fondation est considérée comme un modèle et un partenaire d’apprentissage pour ce type de méthodes en Europe. TA-SWISS travaille sur cette priorité stratégique au sein de a+ en collaboration avec la Fondation Science et Cité qui possède, pour sa part, une vaste expérience des interfaces entre la science, la technologie et le grand public.

Depuis sa création, la TA participative est l’une des activités principales de TA-SWISS. En 1998, TA-SWISS (alors connue sous le nom de « Programme d’évaluation des choix technologiques du Conseil suisse de la science  ») organise son premier PubliForum sur le thème « Électricité et société ». Sa méthodologie s’inspire du modèle des conférences de consensus développé au Danemark qui inclut le critère du multilinguisme dans sa version suisse. Dans un premier temps, TA-SWISS élabore une fiche comportant les informations de base sur l’approvisionnement en électricité de la Suisse et ses défis. Puis un groupe de près de 30 citoyennes et citoyens est sélectionné au hasard pour refléter autant que possible la diversité démographique de la population suisse. Ce panel citoyen se réunit pendant deux week-ends et se met d’accord sur les questions à poser, sur la base de la fiche d’information, puis sélectionne les experts qui y répondront. Le PubliForum proprement dit se déroule ensuite sur quatre jours, au cours d’un autre week-end : à l’issue du débat approfondi sur les questions préalablement définies avec les spécialistes et au sein du panel citoyen, ce dernier rédige un rapport final contenant son point de vue et ses recommandations à l’attention des décisionnaires politiques. Ce rapport est publié à la fin de l’événement.

Un autre PubliForum est organisé en juin 1999 sur le thème du génie génétique et de l’alimentation, un troisième en novembre 2000 sur la médecine des transplantations et un quatrième en janvier 2004 sur la recherche impliquant des êtres humains . Ces événements attirent l’attention des médias et du monde politique de sorte que, par exemple, les résultats du PubliForum sur la médecine des transplantations sont intégrés dans le message sur la loi fédérale sur la transplantation d’organes, de tissus et de cellules.

Cependant, la méthode du PubliForum demande un engagement considérable, surtout aux membres du panel citoyen. TA-SWISS la fait donc évoluer pour aboutir à un format simplifié, le « publifocus ». Ici aussi, il s’agit d’impliquer des citoyennes et citoyens de toutes les régions linguistiques suisses, d’âges, de sexes et de groupes professionnels différents. Les discussions avec les expertes et experts ont lieu au cours d’une seule soirée, mais dans le cadre d’au moins trois événements différents en Suisse alémanique, en Suisse romande et en Suisse italienne. Les spécialistes sont sélectionnés par TA-SWISS, qui est également chargée de rédiger le rapport final résumant les débats. En axant la procédure participative sur les arguments des citoyennes et citoyens, il a été possible de la simplifier tout en conservant certaines caractéristiques essentielles du PubliForum. Aujourd’hui, la Fondation TA-SWISS se consacre à l’organisation des événements Focus dont le format actuel a été développé en collaboration avec la Fondation Science et Cité.